B. Perception de la musique- un cas particulier : l'oreille absolue

 

L'oreille absolue est la capacité à mettre un nom sur les notes de musique entendues, sans avoir eu de repère auditif auparavant (par exemple, le La du diapason). On peut l'obtenir par entraînement, en travaillant la mémoire auditive, et en instaurant progressivement des repères de hauteurs, et une note de base (souvent le La 440, à l'aide d'un diapason) pour s'y repérer. Cet apprentissage fait appel à deux régions cérébrales: celle de l'audition, et celle du langage (qui permet de nommer la note entendue). L'oreille absolue est très souvent innée, mais les gens la possédant ne sont cependant pas forcément musiciens. Néanmoins, il est tout de même nécessaire de recevoir une éducation musicale pour la développer complètement. Posséder l'oreille absolue, c'est utiliser la sélectivité fréquentielle, l'aptitude à dissocier deux sons donnés simultanément.
 

1) Les différentes formes de l'oreille absolue
On peut discerner deux types d'oreille absolue: l'oreille passive et l'oreille active.
¤ L'oreille absolue passive
L'oreille absolue passive permet d'identifier n'importe quelle note, la nommer, sans repère donné auparavant, mais ne permet cependant pas de chanter la note reconnue avec justesse.
¤ L'oreille absolue active
L'oreille absolue active, elle, permet non seulement de reconnaître une note entendue, de la nommer, mais aussi de la chanter avec justesse, et enfin d'être capable de savoir si la note donnée est trop « basse » ou trop « haute » par rapport à la référence du diapason. Cependant, il est possible pour un musicien, par simple habitude, de percevoir ce dernier aspect. 
 

2) Avantages et inconvénients
Il existe de nombreux avantages évidents à posséder l'oreille absolue, mais également des inconvénients importants. Cela peut par exemple devenir un handicap certain, pendant une dictée musicale, dans laquelle la référence du diapason peut changer du La dit La 440 au La 415 (pour une œuvre d'époque baroque). L'oreille absolue est donc en décalage, et devient même handicapante pour le musicien. « L'autre oreille, qui est plus intéressante à mon sens, c'est l'oreille relative, qu'ont la plupart des gens, c'est à dire qu'ils n'entendent pas n'importe quelle note. Par contre, lorsqu'ils vont au cinéma, ils entendent de la musique. Les gens qui ont l'oreille absolue comme moi, lorsqu'on va au cinéma, on entend des notes. Pour moi, tout son est une note. C'est épouvantable, vous ne pouvez pas entendre quelque chose sans entendre « do ré mi fa sol ». » nous confie Joëlle Gasseling, professeure de formation musicale.

Cependant, l'oreille absolue constitue quand même un énorme avantage pour tout musicien.

Il existe donc une deuxième « oreille », l'oreille relative. Contrairement à l'absolue, la relative utilise une note donnée en référence pour identifier un intervalle, et donc les notes correspondantes. 
L'acquisition de l'oreille absolue ou relative n'existe que dans la musique occidentale, qui s'appuie particulièrement sur la hauteur des notes, et le solfège. Ainsi, l'oreille absolue ne signifie pas grand chose au sein des autres civilisations, dont le système musical est basé sur différentes notions. 
Madame Gasseling nous explique également que si une personne possédant l'oreille absolue est toujours capable de reconnaître toutes les notes jouées par n'importe quel instrument, il lui est cependant très souvent  impossible de faire de même lorsqu'il entend de la voix.

 

Exemple d'oreille absolue chez un jeune enfant